THE TIMES LONDON and La Revue DU VIN DE FRANCE

Par Jean-Baptiste Thial de BordenaveBaptiste CharbonnelDenis SaverotPublié le 09/02/2021 à 12:32 .

Vi lascio l’articolo ( completamente in francese) perchè sul sito lo può leggere per intero solo chi è abbonato alla rivista.

Una bella soddisfazione essere menzionata come comunicatore digitale sia sul The Times che sulla rivista francese RVF.Ringrazio in primis Jean-Baptiste Thial de Bordenave per avermi contattato e per l’intervista.

Ringrazio subito dopo me stessa perchè ho veramente lavorato tanto, con limpidezza, professionalità e passando anche tanti notti insonni a studiare, imparare e capire come comunicare questo mondo a mio modo e senza essere la copia di nessuno. Spesso solitaria, mi contorno di poche persone valide, corrette, sincere. Ringrazio chi collabora con me: la mia agenzia di marketing Lab26, professionisti ma anche amici che mi supportano e con i quali c’è tutto il lavoro off-line che voi non vedete.

Ringrazio le persone che ho conosciuto sia virtualmente che personalmente da quando è iniziato il mio percorso, alcune ci sono sempre, alcune le ho volutamente lasciate per strada perchè non inclini alle mie idee di amicizia e di collaborazione.

Ringrazio le “mie” cantine che mi danno fiducia, la mia community di Instagram che è meravigliosa, l‘AIS che mi ha aperto la strada e mi ha formato.

Ringrazio ovviamente la mia famiglia che sopporta i miei orari assurdi di lavoro, ma soprattutto ringrazio:

chi mi parla alle spalle e denigra il mio modo di lavorare quando invece mi fa la bella faccia davanti, i miei haters , gli amici degli haters e i tutti i leoni da tastiera che inconsapevolmente hanno contribuito (e stanno contribuendo) al mio percorso.

E per ultimo, ma non in ordine di importanza, ringrazio il mio avvocato che in determinate occasioni si è rivelato ( anzi rivelata, perchè è una donna) molto utile.

Detto cio’….calici su per tutti.

Simona Geri – The Winesetter-

Ed ora se vi va potete leggere l’articolo:

La vie rêvée des influenceurs du vin sur Instagram

Par Jean-Baptiste Thial de BordenaveBaptiste CharbonnelDenis SaverotPublié le 09/02/2021 à 12:32 

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Instagram est une formidable vitrine pour ces passionnés de vin. Partager Avec des photos au rendu impeccable et des mises en scène étudiées, des jeunes gens parfois inconnus s’emparent du vin et collectionnent les abonnés !

Elle tient haut son verre, comme pour trinquer avec sa communauté, et son sourire traduit son plaisir d’être là. Devant la jeune femme, six bouteilles deChâteau La Lagune lui font une haie d’honneur et accentuent sa position au centre de l’image.

Sur cette photo Instagram, Georgia Panagopoulou, alias Wine Gini, immortalise la verticale préparée à son attention, dans le Médoc, par ce troisième cru classé en 1855. Est-ce la jeune femme qui célèbre le vin du château, ou l’inverse ? Les deux, bien sûr. Car sur ce réseau social où le visuel est roi, la mise en scène n’est pas innocente. Et l’objectif de Wine Gini consiste à faire coup double : promouvoir d’un même geste son propre compte et le château qui l’accueille.

> Toujours un verre à la main ! Cette Athénienne de 31 ans est l’instagrameuse vin la plus populaire dans le monde.

 À 31 ans, cette Athénienne maîtrise l’exercice. Elle est en effet l’instagrameuse vin la plus populaire dans le monde. Quelque 110 000 followers (abonnés) suivent avec attention chacune de ses pérégrinations, toujours un verre à la main. Une vaste communauté qui donne envie aux domaines de s’y montrer. Cela tombe bien car Wine Gini, qui dispose d’un diplôme WSET niveau 3, est à l’écoute des propositions de “partenariat”.

« Je travaille comme ambassadrice de marque sur les réseaux sociaux pour des domaines viticoles, des agences et des institutions, je fais également de la stratégie à travers mon agence de marketing digital », détaille-t-elle. Pas de doute, à travers Instagram, une nouvelle activité est en train de prendre forme dans le milieu du vin.

En y partageant leurs coups de cœur auprès d’une communauté qui leur fait confiance, certains utilisateurs sans notoriété particulière au moment de l’ouverture de leur compte parviennent à gagner une forme d’influence, elle-même convoitée par les marques. Une évolution majeure dans un contexte où, désormais, l’achat d’une bouteille de vin est aussi déterminé par les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, l’achat d’une bouteille est aussi déterminé par les réseaux sociaux

D’après le dernier baromètre Sowine/Dynata (2019), 36 % des Français qui achètent du vin au moins une fois par semaine ont déjà acheté des bouteilles recommandées par les réseaux sociaux. Une tendance qui n’a guère de chance de s’inverser, surtout en temps de Covid-19, de couvre-feu et de liberté de mouvement limitée.

Un langage accessible

Ils ou elles s’appellent Wine Gini, Dalkia Loves Wine, Wine Poetry, Simona Geri ou encore The London Wine Girl : autant de pseudonymes qui ne vous diront rien si vous n’êtes pas un habitué d’Instagram. Dommage… car derrière ces noms hermétiques s’activent des “influenceurs” qui racontent l’univers du vin différemment.

Comment les définir ? Pour résumer, il s’agit d’une personne – souvent jeune – qui met en scène sa vie quotidienne, ses goûts, ses coups de cœur pour tel ou tel produit sur les canaux digitaux (réseaux sociaux ou blogs), ce qui lui permet de capter l’attention et même d’influencer les actes d’achat ou de consommation de ses abonnés gratuits…

« Pour être un influenceur vin, il faut publier de belles photos, des vidéos et surtout s’extraire du vocabulaire technique, parler du vin de manière décomplexée, sinon seuls les connaisseurs comprennent, explique Laura Bounie, du cabinet de conseil Sowine. Leur communauté les suit car elle les comprend, elle s’identifie à eux et leur fait confiance. » Eh oui, c’est un choc pour toute une ancienne génération : il n’est pas nécessaire de bien connaître le vin pour devenir un influenceur performant, il suffit de savoir en parler simplement.

Des affiches 4×3 m en pleine rue

Qui sont-ils ? Leurs profils sont en réalité assez divers. En France, Nicolas Strager (@sipmygrape, plus de 28 000 abonnés), un des influenceurs français les plus en vue, est responsable commercial au sein de la société Marussia, spécialisée dans le commerce de spiritueux. Margot Ducancel (@rougeauxlevres, 24 500 abonnés) est une jeune femme ultra-énergique, un temps collaboratrice du mensuel Cuisine et vins de France, aujourd’hui passée à son compte et fondatrice d’un club de vin 100 % féminin à Paris.

Profil plus atypique, Laurent Charrière est un policier de 47 ans. Bien connu sur Instagram sous le pseudonyme de @les_vins_du_capitaine, il fédère une “petite” communauté de près de 5 000 abonnés, dont la grande majorité sont de véritables amoureux du vin. Parviennent-ils à vivre de leur activité ? Contrairement à ce que pourrait laisser penser la jovialité qui se dégage de son mur de photos, Instagram n’est pas pour Georgia Panagopoulou qu’un terrain de jeu, c’est aussi et surtout un espace de travail.

Le réseau lui sert de vitrine pour afficher son savoir-faire, décrocher des collaborations et mettre en images ses partenariats. Est-elle rémunérée par les domaines à chaque fois qu’elle les met en avant sur son compte, comme elle l’a fait avec La Lagune ? C’est peu probable. Wine Gini ne s’épanche pas sur les chiffres, mais Caroline Frey, directrice de La Lagune, à l’origine de sa venue à Bordeaux, évoque un échange non rémunéré : « C’est du donnant-donnant. Wine Gini avait envie de venir et, moi, j’étais très contente de la rencontrer et de l’inviter.

En une semaine, durant les dernières vendanges, elle a visité Paul Jaboulet Aîné, le château La Lagune et le château Corton C. (trois propriétés de Caroline Frey, ndlr) ». En Italie, Simona Geri (@simonagsommelier, près de 41 000 abonnés) assure vivre partiellement de ses prestations sur Instagram. Cette fringante quadra domiciliée à Piombino, en Toscane, sommelière de formation, dont le nombre d’abonnés a explosé depuis trois ans, possède aujourd’hui sa propre société et met en scène les vins de différents producteurs et négociants.

On peut la voir ces temps-ci sur des affiches 4×3 m dans les rues italiennes, faisant la promotion de tel ou tel flacon ! Si elle non plus ne donne pas de chiffres, Simona s’active sur plusieurs fronts : elle est également jurée pour des compétitions de vins, consultante, blogueuse et partenaire médias pour de nombreuses manifestations liées au vin.

Sortir du lot

En France, combien de ces nouveaux influenceurs vin sur Instagram sortent-ils du lot ? Spécialisée dans le marketing digital autour du vin, l’agence Sowine nous confie travailler avec un fichier d’une centaine de noms, « dont 60 % ont déjà été rémunérés pour une opération de promotion ».

Toutefois, beaucoup d’agences de relations publiques ou de communication assurent ne jamais payer les influenceurs sollicités. « Nous gérons un catalogue de cinquante à cent influenceurs uniquement pour les vins français, mais nous ne les payons pas, c’est une règle d’or », affirme Éric Touchat, de l’agence Ozco.

Nous avons tenté d’en savoir plus. Commençons par Margot Ducancel, alias Rouge aux Lèvres, qui a bâti un modèle professionnel proche de celui de Wine Gini. Un pseudo Instagram qui se décline en marques, celles d’un club de dégustation dédié aux femmes, d’une agence événementielle destinée aux entreprises et bientôt d’un magazine en ligne. « Je vis de cette activité depuis un an et demi, et Instagram représente environ 40 % de mes revenus.

Je suis la seule en France dans ce cas, beaucoup d’influenceurs font tout gratos, raconte la Picarde de 33 ans, qui met un point d’honneur à rédiger tous ses textes uniquement en français, quand d’autres choisissent d’utiliser aussi l’anglais. J’ai fait un travail de pionnière. Peu à peu, les maisons comprennent que c’est un nouveau canal qui se professionnalise. » Derrière sa détermination et le rendu impeccable de ses photos, réalisées par un professionnel, Margot Ducancel reconnaît qu’il n’est pas simple de trouver sa place.

« C’est tout nouveau, ce métier n’est pas vraiment défini ; parfois, on se sent illégitime. Il faut du temps avant d’être à l’aise avec les tarifs qu’on propose », souligne cette titulaire d’un bachelor d’expertise en biens culturels et d’un WSET niveau 3. Nicolas Strager, alias Sip My Grape, pense également qu’il est difficile de vivre uniquement d’Instagram via le vin. « Dans d’autres domaines, oui, mais le milieu du vin présente encore trop de réticences aux réseaux sociaux », relève-t-il.

> L’énergique Margot Ducancel a fondé un club de vin 100 % féminin à Paris ; elle organise aussi des événements pour les entreprises.

Ce trentenaire installé à Paris intervient dans le commerce de vins et de spiritueux. Ce qui ne l’empêche pas de compléter son salaire avec des partenariats Instagram. La plus belle offre qu’il affirme avoir reçue jusqu’à présent est venue d’une agence de communication : 1 500 euros en échange de six publications, soit 250 euros par publication.

Un jouet rigolo

Ambassadeur du verrier Zalto, Valentin Cotton, alias Wine Poetry (7 500 abonnés), voit lui aussi Instagram comme un outil de communication capable de vous propulser vers une activité rémunérée. Ce pianiste concertiste, qui assure facturer environ 100 euros le post (message) et entre 100 et 200 euros le live (intervention en direct) vidéo, a fondé récemment une société de vente et de distribution de vin à Londres, Vinorum Ltd. D’après lui, « cela n’aurait sans doute jamais été possible sans Instagram et le réseau relationnel que cela m’a permis de tisser ».

Laurent Charrière, alias Les Vins du Capitaine, est lui aussi reconnaissant envers Instagram de lui avoir ouvert des portes. « Le château La Grâce Dieu des Prieurs, à Saint-Émilion, ne m’aurait jamais donné de bouteilles à 250 euros sans cette visibilité. Sans Instagram, je n’aurais pas non plus rencontré Louis-Fabrice Latour, avance ce capitaine de police de 47 ans qui, lui, assure se désintéresser de l’aspect financier.

J’ai ouvert un compte il y a deux ans car ce jouet avait l’air rigolo. Je voulais partager mes dégustations et rencontrer une communauté. Être rémunéré pour parler de vin ne fait pas partie de mon projet. On ne me fera jamais parler d’un vin que je n’aime pas, je veux avant tout m’amuser. » Ce qui ne l’empêche pas de jouir de l’influence qu’il a développée : « C’est impressionnant, je suis sollicité par l’interprofession de Chablis pour devenir juré, et quand j’ai fait des lives avec des vignerons, en décembre, des gens m’ont dit qu’ils avaient acheté les vins dont on avait parlé ! ».

Un milieu guère rentable

Alors, quelle est la motivation des influenceurs ? L’un des principaux avantages en nature qu’ils peuvent espérer, c’est l’envoi d’échantillons gratuits. Des bouteilles, des coffrets, des verres. Et souvent, aussi, des voyages et invitations. Laurent Charrière reçoit régulièrement des cartons de bouteilles, deux ou trois en décembre par exemple. Guillaume Benquet (@un_blaireau_et_du_vin, 6 500 abonnés) reçoit, lui, deux colis d’une à six bouteilles par semaine en moyenne. Il ne se fait pas payer pour mettre en avant une cuvée.

> Policier, le capitaine Laurent Charrière, 47 ans, s’est lancé sur Instagram il y a déjà deux ans. Avec succès !
« Je le fais par plaisir. Si ça m’emmerde, je lève le pied. C’est sympa d’imaginer que ça pourrait rapporter de l’argent, mais c’est une corvée d’en demander. Il y a aussi le fait que je ne me sens pas assez “gros” pour cela », précise cet ancien caviste de 29 ans, qui vit à Paris. Chef de secteur en grande distribution pour la société Terre de Vignerons, Guillaume Benquet réfléchit à se réorienter vers la communication et le marketing pour retrouver dans son travail la créativité découverte sur Instagram.

Il ne se reconnaît pas dans « l’esprit commercial » de certains instagrameurs, qui démarchent les vignerons et les agences pour réclamer des bouteilles. Lui n’a contacté qu’une seule propriété, le château Lagrange à Saint-Julien : « Je leur ai dit que j’étais fan, ils m’ont proposé de faire un live sur le millésime 2016 ». Conclusion à ce stade : gagner en partie sa vie sur Instagram dans le rôle d’influenceur vin est donc a priori possible.

À condition d’y associer d’autres activités : le marketing, l’événementiel ou même l’enseignement. Xavier Lacombe, alias XL Vins (22 000 abonnés), est dans ce cas. À 34 ans, en plus de son travail d’enseignant en école de commerce (l’ESG Bordeaux), des cours qu’il donne pour le WSET et des chroniques qu’il rédige pour le magazine Sommeliers International, il égrène ses vins “coup de cœur” sur Instagram depuis 2015.

> Pianiste concertiste, Valentin Cotton facture certains de ses posts et a créé une société de vente et de distribution de vin à Londres.

Il tient également un site (xl-vins.fr) où il raconte les coulisses de la vie d’influenceur et livre des conseils à ceux qui voudraient se lancer dans cettte “carrière”. Mais sur la question de la rémunération, il douche les espoirs : « Les partenariats que vous pouvez espérer contracter en tant qu’influenceur vin sont ridicules comparés à d’autres milieux comme la mode. Si c’était ici votre but, premier conseil : oubliez le vin ! Ce n’est pas rentable, la même communauté dans un autre milieu vous rapportera bien plus ! ».

Xavier Lacombe s’est prêté à une dizaine de partenariats payants en trois ans. Notamment avec Chais d’œuvre, pour mettre en avant une box de vins, et avec le château de Rayne Vigneau (Sauternes), pour lequel il a organisé un live vidéo. Il facture sa prestation entre 60 et 300 euros, et précise que ce montant est imposé à hauteur de 22 %.

Des nano aux big-influenceurs

Et les agences de communication, comment s’y prennent-elles pour recruter les influenceurs vers lesquels elles orientent leurs clients producteurs ? Pour identifier la perle rare, elles sont de plus en plus nombreuses à employer des spécialistes. « Il faut un très bon ciblage et surtout ne pas s’associer avec n’importe qui », témoigne Adélaïde Thouy, 29 ans, diplômée de l’ESC Clermont-Ferrand, aujourd’hui responsable influence et community management au sein de l’agence Pain Vin & Company.

Tout au long de l’année, une grosse partie du job d’Adélaïde consiste à scanner la galaxie Instagram, à la recherche des influenceurs les plus intéressants. L’agence Sowine distingue cinq catégories d’influenceurs, toutes spécialités confondues, en fonction de la taille de leur communauté. « Il y a les nano-influenceurs, suivis par 1 000 à 5 000 personnes, énumère Laura Bounie.

> Prof et chroniqueur, Xavier Lacombe estime qu’un compte instagram dédié au vin ne permet pas à lui seul de gagner sa vie.

Ensuite, les micro-influenceurs, suivis par 5 000 à 20 000 personnes, les middle-influenceurs, suivis par 20 000 à 100 000 personnes, et les macro-influenceurs, suivis par plus de 100 000 personnes. Au-delà de 500 000 abonnés, nous les considérons comme des big-influenceurs. Mais dans le vin, la plupart des influenceurs se situent dans la catégorie des “micro”. »

Le frein de la loi Évin

Le poids d’un influenceur n’est pas obligatoirement lié à son nombre d’abonnés. « En fonction des campagnes qu’on met en place, on peut avoir besoin d’un “nano”, qui a un engagement très haut parce qu’il fédère des passionnés ou un public qualifié. Si l’on veut faire venir du monde à un événement, on va se tourner vers une communauté moins pointue mais plus large », poursuit Laura Bounie. « C’est plus facile à l’international, on trouve beaucoup plus de gros influenceurs comme @wine.gini (110 000 abonnés).

  • Comment déjouer les tricheurs

Tout s’achète sur Internet. Y compris des abonnés. Moyennant quelques euros, on peut s’offrir de faux “like” et de faux “commentaires”. Et se faire passer pour plus populaire qu’on ne l’est. Pour vérifier si un influenceur recourt à ce genre de pratique, il faut mesurer l’activité de sa communauté et “mouliner” son nombre de “like”, de commentaires, les réponses à ses posts… On parle alors de taux d’engagement, un indicateur qui oscille entre 0 et 8 selon les modes de calcul. Plus ce taux est élevé, plus le compte est digne de confiance.

D’après le site ninjalitics.com, le taux d’engagement moyen de @rougeauxlevres est de 3,81 %, celui de @wine.gini de 2,91 %. Deux chiffres a priori rassurants. En revanche, selon la même source, le taux d’engagement de @lostinwines, animé par un sommelier québécois nommé Jules, s’élève à 0,69 % et incite plutôt à la méfiance, malgré ses 18 500 abonnés. Autre option, tester au hasard quelques abonnés d’un compte et déceler si une personne réelle se cache derrière. Ont-ils une photo de profil, des abonnés ? Dans la négative, ce sont de faux comptes, prudence ! Avec Corentin Bureau

En France, aucun influenceur vin ne fédère de grosses communautés, sans doute à cause de la loi Évin », résume Adélaïde Thouy (Pain Vin & Company). Dans le domaine du vin en France, la jeune femme travaille avec trois influenceurs en priorité : Rouge aux Lèvres, Ermitage 78 (13 500 abonnés) et Dalkia Loves Wine (près de 17 000 abonnés).

à 9 heures par jour !

Maintenant, pourquoi l’agence X proposera-t-elle à l’influenceur Y de parler du vin du château Z ? Les communicants vérifient d’abord que l’univers du compte instagram de l’influenceur est compatible avec celui du château de leur client. « Si tel influenceur met en avant sur son compte la marque de vin de grande consommation J.P. Chenet, je ne vais pas l’appeler pour faire la promo d’une grande maison de Champagne », précise le patron d’une grosse agence parisienne.

Le profil de l’audience compte aussi. « Inviter une influenceuse de 22 ans chez Guy Savoy pour qu’elle en parle, c’est peut-être bon pour l’image, moins pour le business : combien de followers d’une jeune étudiante auront les moyens de se payer un repas chez lui ? », s’interroge Ysabel Castela, spécialiste des restaurants au sein de l’agence O Connection, à Neuilly-sur-Seine. Ensuite, on passe au crible le taux d’engagement du compte. En clair, il s’agit de mesurer si les posts sont “likés” (aimés, ndlr) ou commentés et si l’influenceur répond à son public.

Dans le milieu du vin, le “service après-vente” des influenceurs est capital. Ils assurent tous prendre énormément de temps pour répondre aux messages privés envoyés par leurs abonnés au sujet de telle ou telle publication.

> L’Italienne Simona Geri est sommelière de formation. Le nombre d’abonnés de cette quadra domiciliée en Toscane a explosé depuis trois ans.

Montrer une bouteille de vin ne suffit pas, il faut aussi répondre à toutes les questions annexes que peuvent se poser les personnes intéressées, une partie méconnue et essentielle du processus. Cette activité est extrêmement chronophage : entre 2 et 4 heures par jour minimum, parfois beaucoup plus ! Simona Geri revendique passer 8 à 9 heurespar jour sur Instagram.

Négocier des posts

L’une des difficultés pour les agences consiste à écarter les influenceurs qui achètent des “like” pour faire gonfler artificiellement leur audience (lire l’encadré page 49). Car tous les influenceurs ne sont pas de purs esprits ! Du coup, les agences passent désormais par des sites spécialisés comme Kolsquare.com. Un outil démoniaque : en entrant simplement l’adresse d’un compte instagram, Kolsquare calcule illico son taux d’engagement et, en fonction de ce résultat, propose même aux agences ou aux châteaux un prix d’achat moyen du post.

Lors de notre enquête, fin octobre, Kolsquare établissait à 7 % le taux d’engagement du compte Dalkia Loves Wine (près de 17 000 abonnés), recommandant de négocier entre 397 et 546 euros pour un post promotionnel. La réalité est un peu plus prosaïque. La plupart des agences se décarcassent pour payer le moins possible les influenceurs, voire ne pas les payer du tout.

Les communicants qui ont su identifier très tôt un influenceur en herbe et l’ont aidé à grandir en profitent pour négocier des tarifs plus avantageux. « Je prends le nombre d’abonnés et je divise par 100, cela fait une base de discussion. Pour un compte de 30 000 abonnés, je peux proposer 300 euros pour un post », confie Adélaïde Thouy, qui cultive un panel d’influenceurs qu’elle a souvent lancés et qui lui sont reconnaissants.

Toucher la jeunesse

Et du côté des vignerons ? Instagram leur permet d’espérer toucher la jeunesse, une obsession dans un monde du vin vieillissant. C’est l’une des motivations d’Albéric Bichot (maison Albert Bichot), en Bourgogne, qui mobilise de temps à autre des influenceurs. Ensuite, solliciter un influenceur permet de récupérer du contenu et nourrir le discours de la marque. Avec des visuels notamment. « Beaucoup de domaines n’ont pas de bonnes photos, par exemple », note Adélaïde Thouy.

Enfin, Instagram permet d’atteindre facilement des marchés lointains, un bon point en plein Covid-19. Aux États-Unis, la famille Matton s’est servie d’Instagram pour associer son rosé Minuty à un art de vivre à la fois chic et décontracté. Les Matton ont par exemple identifié une jeune “artiste designer” basée à Minneapolis, pas spécialement passionnée par le vin mais très active sur les réseaux : Ashley Mary (@ashleymaryart).

  • Pourquoi Instagram plutôt que Facebook ou LinkedIn ?

« Inutile d’espérer cartonner sur Instagram sans une stratégie définie », avertit Éric Touchat, de l’agence Ozco. Sur les réseaux sociaux, tout vigneron intéressé doit ordonner ses comptes selon une logique stricte. D’abord, définir sa stratégie digitale et ses objectifs en fonction de ses moyens financiers et/ou humains.

Ensuite, développer sa présence sur les réseaux selon des axes clairs : l’art de vivre et l’image sur Instagram, utilisé chaque jour par 500 millions de personnes ; les infos business sur LinkedIn et une communication plus grand public sur Facebook, qui fédère une population plus âgée (40 à 70 ans) mais plus à l’aise financièrement. Là non plus, rien ne s’improvise !

Invitée au château dans le cadre idyllique de la presqu’île de Saint-Tropez, la jeune femme a été sollicitée entre deux bains de mer pour redécorer des bouteilles de la marque en apposant sur le verre sa marque de fabrique, des tâches de couleur.

Plus que ses œuvres elles-mêmes, le récit de ce séjour de rêve par l’artiste sur son compte instagram, photos à l’appui, a éclairé l’univers Minuty d’une façon particulière, un mélange d’art, de liberté, de Méditerranée lumineuse et de vin. Un récit largement partagé : le compte instagram d’Ashley Mary fédère 81 000 abonnés et on peut encore voir le résultat de son travail sur son compte. Car Instagram a aussi cette vertu : les photos et vidéos postées sont réputées immortelles !

Jean-Baptiste

Jean-Baptiste Thial de Bordenave
Juriste – Directeur DLLP Wine

DLLP
Société d’avocats                   

185, Boulevard Maréchal Leclerc (Le Plaza Bât. B)

33000 BORDEAUX

Tel : +33 (0)5.57.10.05.50

Mobile : +33(0)6 64 24 57 64

 

 

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